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Pourquoi je cours

Année

Si on m’avait dit, il y a dix ans lorsque j’ai commencé la course, que j’allais être là où je suis aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru. Même si je ne suis pas aussi performante que j’aimerais l’être, jamais j’aurais pensé me rendre jusqu’au circuit universitaire, être capitaine de mon équipe, avoir remporté 2 titres provinciaux par équipe, une 3e place collégial au Canada, et avoir eux la chance de rencontrer tous ces gens merveilleux et combien si différents les uns les autres.

La piqure de l’athlétisme m’est venue très bizarrement. Je n’ai pas de souvenir à proprement parlé d’avoir regardé des épreuves bien précises. Il m’arrivait, lors de journée pédagogique, de regarder sur RDS quelque fois, et bien souvent, et bien, c’était de l’athlétisme. Par contre, je me souviens qu’à 10 ans, j’allais à la piste d’athlétisme juste à côté de chez moi, pour faire des 100 mètres, comme les grands. Je me rappelle que je me chronométrais, et que je ne me trouvais pas bien bonne. Je devais faire environs 20 secondes. Mais je les enchaînais. Je pouvais passer tout un avant-midi à courir un sens et dans l’autre. Je notais mes temps dans un carnet (que j’ai malheureusement perdu ou jeté), et je les comparais de jour en jour. La passion de courir, de se dépasser soi-même était née là, un avant-midi d’été sur une piste d’athlétisme, au soleil brûlant de juillet.

J’adorais faire du sport. Au primaire, j’étais même dans une classe à concentration éducation physique : 5 heures de sport par semaine. De quoi combler mes besoins d’hyperactive ! Et on touchait à tous les sports. Je me souviens particulièrement de la période entourant les jeux de Sydney, en 2000. Nous devions faire un exposé sur un athlète en particulier. Mon idole du temps, c’était Alexandre Despaties. Je rêvais de faire du plongeon, j’harcelais mon père pour pouvoir prendre des cours. Je voulais être comme lui. Mais non, mes parents ne voulais pas faire 20 km pour aller dans un centre aquatique, ou passer leur temps à la piscine. Je continuais à faire du ski, et du soccer parfois.

Le goût pour l’athlétisme m’est revenu à moi au secondaire. Encore une fois, je voulais faire partie de l’équipe en parascolaire, mais les journées d’entraînements ne convenaient pas : je devais garder mon petit frère. Par contre, j’allais quand même pouvoir expérimenter le sport. À mon école, la quatrième étape était entièrement réservée à l’athlétisme, et les enseignants nous montraient la technique de toutes les différentes épreuves. Étonnamment, j’excellais en saut en hauteur, où malgré mon manque de technique évident j’arrivais à sauter une hauteur respectable, pour mon âge, de 1m30. Mais j’avais aussi une facilité pour les longues distances, de 1200m et de 2000m. Je fus donc sélectionnée pour représenter mon école aux championnats régionaux scolaires, qui avait lieux une semaine plus tard, toujours à mon école secondaire. Je suis arrivée 2e au 1200m, et je savais définitivement que l’athlétisme était mon sport de prédilection.

L’année suivante, après une période de demande intensive à mon père, j’ai fait mon entrée dans le club d’athlétisme parascolaire. Mais j’ai fait mon deuil des Jeux Olympiques très vite. Lorsque je suis arrivée sur la scène provinciale, je peinais à ne pas arriver dernière. Par orgueil, je m’efforçais de ne pas être doublée par la première, juste pour dire. J’ai vite compris que je n’étais pas de niveau. Mais étrangement, j’aimais courir, j’aimais la sensation de liberté quand on atteind certaine vitesse, quand on court dehors.

Puis, à chaque année, je m’améliorais tranquillement, sans faire de bruit. De toute façon, j’étais l’éternelle deuxième de l’école : la première, ma compatriote, était championne provinciale, et cela, qu’elle s’entraînait ou non. J’ai développé une sorte de jalousie : si une seconde j’avais eu son talent, je ne l’aurais pas gaspillé en faisant la fête comme elle le faisait. Mais la vie m’a apporté ma revenge plus tard.

Mais le club parascolaire, au fil des années, perdait des adeptes. De moins en moins d’étudiants s’inscrivaient aux activités, le club était plus ou moins marginalisé par le manque d’installations offertes. Nous nous entrainions toujours dehors, été comme hiver, autant au soleil ardent qu’à la noiceur et au froid. Disons que cela n’est pas très attirant pour débuter un sport... À ma graduation, en 2007, nous n’étions plus que 2 dans le club, moi inclue. Alors ce petit contingetement partis alors pour les Jeux du Québec, qui avaient lieu cette année-là à Sept-Îles, sur la Côte-Nord.